Les postures d’EXTENSION, sont celles qui amènent à creuser le dos.
Elles peuvent se faire :
• Debout (la Demi-lune ou Demi Roue en extension)
• A genoux (le chameau, la foudre, le lion, l’élève)
• En fente (guerrier en extension, le pigeon)
• A partir de la position couché sur le dos (le poisson Matsyasana, le pont Setu Bandha Sarvangasana
• A partir du plat ventre (le cobra, le sphinx, l’arc)
• en équilibre sur 1 jambe(le Roi de la Danse), sur 2 pieds (l’autruche
• en inversion (le scorpion, la plume de paon, le marsouin).
Cette position soulève parfois des peurs car il s’agit de se « pencher » vers l’arrière, ce qui n’est pas un mouvement que nous faisons naturellement dans la vie courante. Les craintes portent sur le bas du dos : il peut donner la sensation de « casser » le dos. Cette crainte n’est pas sans fondement si l’on ne respecte pas certaines consignes. Il s’agit avant tout d’éviter de cambrer mais plutôt d’arquer.
Pour cela il faudra préparer longuement la position du bassin. Il est nécessaire d’apprendre à sentir ce que veut dire « rétroverser le bassin ». Ce terme est souvent source de confusion : en effet, qu’est-ce qui doit aller vers l’arrière ? le coccyx ? les lombaires ? le haut du dos ? Un premier exercice très classique dit « du chien et du chat », où l’on fait à partir du 4 pattes, tantôt un dos rond, tantôt un dos creux, amène cette sensibilisation du mouvement du bassin, avec tantôt le coccyx qui pointe vers l’arrière et tantôt, au contraire, il s’agit d’un enroulement du coccyx comme s’il voulait aller vers l’avant. Ce mouvement du bassin permet d’engendrer un recul du haut des hanches avec une avancée du pubis. Certaines personnes sont plus réceptives lorsque l’enseignant dit : amener le pubis vers le nombril. Tous ces termes sont souvent utiles pour débloquer la compréhension du mouvement recherché. Chacun choisit celui qui lui parle le plus. Le yoga nous pousse à rechercher les sensations dans le corps en étant présent à ce qui se fait.
Néanmoins très vite l’élève s’aperçoit que ce mouvement d’enroulement du sacrum vers l’avant n’est pas aisé à mettre en place quand, en plus, l’enseignant demande de reculer le haut du dos. En apparence contradictoire, l’un ayant tendance à défaire l’autre, il est néanmoins essentiel pour maintenir un point fixe dans le bas de la colonne qui pourra alors se laisser aller vers l’arrière à condition d’y rajouter un second mouvement dans le même temps : celui qui consiste à toujours redresser la colonne. Recul et redressement.
Un autre frein provient des jambes : lorsque le dessus des cuisses n’est pas assez étiré, le réflexe sera de chercher de l’amplitude avec la région lombaire ou encore de plier les genoux. Et c’est ce qu’il vaut mieux éviter. Un travail à plat ventre, vers le Demi-Arc permettra d’agir sur l’étirement des quadriceps avant d’aller plus loin dans l’extension du dos.
Ainsi tout en s’arquant vers l’arrière, il est nécessaire de veiller à bien étirer la colonne vers le haut et vers l’arrière. C’est ce qui est perceptible dans la posture de la Demi-lune en extension qui fait partie de la Salutation au soleil. Là, les bras levés permettent de sentir la nécessité de se redresser. Cela n’est pas toujours le cas, notamment dans une posture d’extension couchée telle que Matsyasana, le poisson. Les bras servant à se repousser du sol pour ouvrir la cage thoracique, les sensations ne sont pas les mêmes. Les craintes concernent la nuque : il n’est pas bon de mettre du poids sur le sommet de la tête. De plus la tête étant renversée en arrière, nos repères visuels sont entièrement chamboulés.
Une autre structure entre en ligne de compte :
l’articulation des hanches et ce muscle profond, le psoas. Muscle de l’âme pour certains, muscle poubelle pour d’autres, il maintient le bassin sur les jambes et permet les mouvements tant de flexion vers l’avant que vers l’arrière mais aussi il agit comme un frein au redressement du buste s’il est trop court. Il entre ainsi en ligne de compte dans le redressement de tout le corps. Essentiel dans pratiquement toutes les postures de yoga (bien que plus spécifiquement dans les fentes, famille de posture que l’on peut combiner avec la famille extension : le guerrier de la Salutation au Soleil est un exemple), il a besoin d’être étiré pour permettre l’extension du buste. C’est aussi l’intérêt de ces postures d’extension : étirer la face avant de la colonne vertébrale.
Et la respiration ? Car que fait-on volontiers lorsqu’on ouvre la cage thoracique (effet des extensions) ? Nous inspirons, voire même nous bloquons poumons pleins. Là encore, pour limiter les risques, il est utile de chercher à maintenir la fermeté dans le bas du dos en faisant appel à l’expiration. C’est elle qui nous permet de conserver la poussée du pubis vers l’avant et de protéger ainsi la région lombaire. C’est à partir d’un léger maintien du bas ventre, obtenu en expirant, que l’inspiration peut ouvrir et étirer toute la face avant du corps sans dommages.
Ces postures sont aussi le moment de se questionner sur notre aptitude à nous ouvrir au monde. Elles vont à l’encontre de la pesanteur qui enroule les épaules vers l’avant, fermant la cage thoracique dans un mouvement de repli sur soi. Il nous est demandé d’offrir notre poitrine et l’espace du Cœur à l’inconnu. Cela peut être le moment d’une prise de conscience de notre vulnérabilité face à l’extérieur. A l’inverse, s’ouvrir à l’inconnu, à l’Autre, nous donne la possibilité d’aller de l’avant, de travailler notre confiance en l’imprévu, à l’inattendu qui s’offre alors à nous en retour.
Suivez ce lien pour une courte vidéo avec des aménagements possibles dans la posture du Poisson (Matsyasana) : https://youtu.be/4WxK3ZdmnIw
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màj Décembre 2024